mercredi 31 octobre 2012

lundi 22 octobre 2012

la vache de l'attribut des vaillergues

Une petite remontée de ce post suite à un message d'un des résidents  des lieux (à voir en bas) .


A l'ouest de Salasc sur la route du mas Canet , une auberge a su signaler sa présence avec une pittoresque vachette du salagou.

Une association l'attribut des vaillergues

a fait de ce site un lieu de fetes, de rencontres et  d'exposition


Et sur la colline des oeuvres sont exposés comme autant de surprise .






je me présente,"Xavier" de mon prénom, membre de l'attribut
des Vaillergues ;
je vous tire mon chapeau pour la qualité de votre blog,
l'originalité des lieux présentés, leur beauté mais où est donc passée
la girafe de l'attribut des Vaillergues dans votre blog?
Du coup j'ai lorgné par la fenêtre après avoir parcouru votre blog et,
ouf, elle était toujours là...



quant à l'accès du lieu, aucun problème, nous l'ouvrons à tous afin d'y découvrir, non seulement toutes les œuvres de plus de 15 artistes, 

mais aussi la construction d'une maison en terre-paille...

dimanche 14 octobre 2012

les eaux et sources de Lamalou les bains

Un petit tour vite fait à Lamalou les Bains  histoire d'essayer de dégoter qq sources et endroits interessants.

l'office du tourisme de Lamalou annonce :

Plus de 15 sources s’échelonnent le long de la faille géologique qui traverse le vallon. Certaines sources sont exploitées dans les piscines thermales, d’autres coulent librement et enfin trois sources ont des buvettes accessibles au public, toutes classées parmi les eaux minérales bicarbonatées mixtes, oligo et pluri-métalliques..

mais pas d'OT ouvert le dimanche , donc je pars faire un premier répérage avec ma dame, muni des qq indications de la carte IGN et d'un peu de biblio ancienne du 19e siècle.

Pas eu le temps d'aller partout avant l'averse .

D'abord un petit tour sur une source dans la colline dans une propriété à l'abandon
ou un batiment ruiné cache une jolie fontaine aux nombreuses alvéoles et une coquille de pierre



Retour ensuite en ville pour essayer de trouver la source du "Petit Vichy"
dénommée ainsi en raison de sa composition analogue à celles des eaux de Vichy

Mauvaise pioche en essayant de  passer par le Sud ... il faut en fait passer par le Nord au Pont Grand et prendre la piste,  peu marquée au départ ,qui longe en rive gauche le Bitoulet profondément encaissé à cet endroit .
Après qq centaines de mètres et en vue d'un grillage , il faut descendre un sentier qui mène au fond du ruisseau . Aujourd'hui à l'abandon , l'endroit  a été anciennement aménagé comme en témoigne les nombreuses rambardes métalliques.


La source se trouve au bord d'un petit plan d'eau en face d'une falaise dominée par une vieille tour de pierre .



Pas besoin de vous dire qu'elle est extrêmement ferrugineuse mais en  goutant l'eau qui sort du tuyau, on constate qu'elle est également gazéifié.
la source du petit Vichy ou Source de Laveyrasse


A quelques mètres, dans le même muret  on trouve un encadrement de pierre muré grossièrement  , avec dessous une petite concrétion de tuf  : ancien orifice de la source ou source d'un autre type ? dans ma biblio , on parle tout proche du petit vichy de la source de la mine , ça pourrait être çà .
Là encore à revoir en période plus humide ...


EOn a du mal à imaginer que dans ce vallon sauvage il y a quelques decennies , il y avait un batiment entier dédié à la buvette à partir de ce modeste filet d'eau !



En face juste sous la falaise ,
 

on trouve également une petite source ferrugineuse mais non gazeuse m'a t'il semblé . 

 


 Un vallon affluent arrive également à cet endroit charriant lui aussi un limon ferrugineux .

Dans le même secteur , j'ai été intrigué par un point de toponymie évoquant le "saut de l'Egue".
hum hum , Egue = eau
Comme ça se trouve dans un vallon bien pentu , je fonce vérifier mon intuition .
 Je rejoins le PR qui passe à proximité . Un peu de bartassage dans la broussaille me permet de trouver enfin ce saut.
Pas un pet d'eau en cette période mais quand elle est présente , ce doit être bien mignon car elle dépose des tufs en  quantité sur les ressauts rocheux  ...


Faut que j'y retourne descendre çà quand les cascades seront en eau .

Comme anecdote , cette Peugeot 203 des années 50 perdue dans la végétation au bord du sentier de randonnée .


Mais je suis persuadé d'avoir plein de choses à voir encore là bas ... A suivre donc ...

plouf sur le Coudoulous

En redescendant d'une fructueuse opération de ravitaillement sur l’Aigoual

Sur la route du col du minier  , j'ai bifurqué pour descendre par le village d'Arphy .
Une fois le village traversé, la route franchit le Coudoulous , le ruisseau qui forme qq km plus haut les cascades d'Orgon
http://heraultinsolite.blogspot.fr/2011/03/ambiance-alpine-aux-cascades-dorgon.html

 En jetant un oeil sous le pont , j'ai aperçu une vasque à l'aspect sympathique


Le temps de trouver la sente un peu acrobatique qui va bien et je suis au fond de la petite gorge .

 La vasque est très profonde et visiblement elle est fréquentée l'été pour la baignade comme en témoigne une corde sur la falaise permettant de faire des sauts de tarzan dans l'eau .

petite cascade et vasque émeraude ...
ça doit être un peu différent lors des orages cévenols ... genre la lessiveuse de l'enfer !

mardi 9 octobre 2012

regards discrets : Saint Mathieu de Treviers

Des fois , on cherche et ce qu'on trouve malgré les promesses n'est pas à la hauteur .

J'ai donc commencé par le chateau de Lebous perdu sur une crete dans le prolongement du "demi" village de saint mathieu . Il s'agit d'un village préhistorique fortifié datant de plus de2000 ans avant JC.
 Sa forme générale évoque déjà les chateau médiévaux avec murailles et 10 tours .

Mais sur le terrain , rien de vraiment spectaculaire , on devine bien les murets et tours dans la végétation sans que celà soit vraiment remarquable car ressemblant à d'innombrables ruines de muret de pierre sèche plus récent . bref je n'ai meme pas pris de photo

A noter que quand on continue sur la crete vers le Sud Ouest , on trouve de part et d'autres du chemin des ruines très conséquentes avec des pieces voutées encore présentes qui ne sont même pas cartées sur les cartes IGN 
mais qu'on retrouve sur les cartes anciennes sous le nom de la Matte 



Coté Tréviers , j'ai cru faire une belle découverte en voyant ce panneau


 Mais la dite fontaine romaine , à supposer qu'elle le soit ,  a été trop remaniée pour garder un semblant d'authenticité et la route qui la surplombe gache pas mal le site.



A quelques mètres en amont entre parking et maison , un très joli coin avec une belle vasque ( quand y a de l'eau ! ) 

mais où un panneau interdit la baignade !



Juste en face de la fontaine se dresse l'église Saint Martin de Pourols ... éblouissante... 
Oui vraiment dès qu'il y a du soleil !


une jolie main courante 
pour des croyants qui auraient attaqués trop tôt au petit blanc !

L'oeil est attiré dans le cimetière contiguë par une tombe sortant de l'ordinaire :

Une croix de pierre bourgeonnante émerge d'une souche de pierre de laquel sortent aussi 2 gros coussins de pierre festonnés eux aussi d'excroissances.
Nul doute qu'il y ait une symbolique derrière ce monument , mais pour l'heure elle m'est inconnue.

Si un érudit passe sur ce site , qu'il n'hésite pas à m'éclairer

jeudi 4 octobre 2012

le jardin de Roger Peridier


Je vous avait parlé de cet endroit vraiment étonnant :

http://heraultinsolite.blogspot.fr/2011/08/villa-mysytere-castries.html

J'ai pu rencontré Amélie et Stephan, les petits enfants du  créateur de ce lieu qu'ils appellent tout simplement: "le jardin".
Ils m'ont fait visiter les lieux , raconté l'histoire de leur aieul , fait passer des photos des lieux
( je mélangerais dans cet article photo d'époque et à l'état actuel ....)
et leur tentative de préserver son œuvre.

Je peux donc vous donner maintenant, grâce à leur complicité, les détails sur cette aventure extra...ordinaire

Roger PERIDIER est né le 17 Septembre 1914 dans une  famille Castriote de longue date.

Dans les années 30 , il décide de transformer une vigne en potager et de construire un cabanon .


Mais pour le potager il faut de l'eau, certes  l'aqueduc de Castries passe juste à coté mais sur cette colline de rocher sableux le sol est lui bien sec.
Il veut faire un puits , son père refuse de l'aider car le projet lui semble irréaliste mais sa sœur Julienne l'aide financièrement et un puisatier sourcier lui affirme qu'autour de 20 mètres de profondeur , ils trouveront de l'eau .

En ce temps là pas de foreuse mécanique , c'est au pic et à la pelle, guidé par le fil à plomb qu'ils creusent un puits de près d'1m 80 de diamètre .
Les vieux du pays qui passent tâtent le sable du monticule  qui grandi chaque jour au milieu de la vigne , sec comme de la farine  ...ils sont eux aussi persuadés que le projet est voué à l’échec ...
Et puis peu à peu le sable remonté s'humidifie ....
Et un beau jour à midi à 22 m de profondeur une dernière pierre enlevée avant de casser la croute et l'eau jaillit en un jet puissant qui en qq heures remplira les 2 premiers mètres . Le puisatier , un géant de près de 2 m fête ça en remontant tout le puits en opposition ! ( un exploit physique )

L'eau est là , il faut la remonter.
 Roger a la fibre bricoleuse il construira une première éolienne de ses mains , qui sera érigé par un système ingénieux de palan.

Il fabriquera ensuite 2 bassins superposés et un système de tuyaux enterrés qui permettra d'arroser le potager par simple gravité .

Il commence également à construire un cabanon au dessus du puits , utilisant le sable extrait ...
Mais au fil des années notre homme transforme le cabanon en petite folie , digne héritière populaire des folies montpellieraines de l’aristocratie languedocienne .

A savoir une large façade pour impressionner le visiteur mais une profondeur limité à une seule pièce.
Il récupère dans une décharge une balustre jeté là , la moule et la reproduit en béton pour faire des balustrades digne de Versailles. 
Il fabriquera aussi ses propre modèles en zinc ( il exerçait le métier de couvreur zingueur)
utilisant pour l'anecdote un flotteur de chasse d'eau pour en faire la panse .


un vitrail de bouteille


La construction s'étalera sur plusieurs dizaines d'années jusque vers les années 70.
Bien évidemment il deviendra pour beaucoup des locaux le "fada" du village .

Mais en fait l'homme est pragmatique , économe et d'une imagination sans bornes .
Le stock de sable du puit épuisé, il se fait mineur et excave le sable de son sous sol , fabriquant ainsi escaliers , pièces et galeries souterraines .

La première pièce souterraine est transformée en clapier mais pas besoin pour  nourrir les lapinous de descendre , un trou  pratiqué sur le bord de l'escalier permet d'y glisser par en haut leur nourriture .
la pièce suivante est faite pour un ami qui a besoin de sable : celà deviendra la "salle à Yvan" et aménagée elle gardera les bouteilles au frais .
 

En creusant une galerie horizontale , il tombe sur une interstrate qui laisse écouler un filet d'eau , il a trouvé une source ... et beaucoup moins profond que son puit !

Toujours opportuniste cette eau est emmenée dans une salle en contrebas ou elle fait tourner une roue à aube, bricolée sur une roue de charrette avec des godets de zinc, qui entraine une dynamo automobile générant de l'électricité pour éclairer ses ateliers. 



D'autres salles souterraines servent de champignonnières , tout est utile et réfléchi donc , mais sans négliger les aspects décoratifs  !



Enfin une galerie se termine sur un objet assez unique:

Un périscope qui débouche dans le jardin, quelques mètres plus haut !
 


Il est orientable et pourvu de miroirs permettant de renvoyer la lumière dans les galeries .
 Tout d'abord sur un pilier au centre d'une grande pièce

La lumière est réfléchi ensuite dans d'autres miroirs savamment disposés dans les angles adéquats des galeries.

Un dispositif identique existait également en surface pour envoyer un autre faisceau par l'autre extrémité du réseau souterrain. (aujourd'hui saccagé , il ne reste que les supports)


Il est amusant de noter que les galeries les plus récentes sont de moins en moins hautes à mesure que le poids des ans tasse notre infatigable grignoteur de rocher.  

Au rez de chaussée , qq pièces à vivre

 avec la bibliothèque , et une douche chauffée par le système de refroidissement, modifié par les bons soins de notre bricoleur, d'un gros moteur Bernard  servant à remonter l'eau du puits quand Éole est en grève.

Un meuble de rangement non suédois ... fait à partir de bidons d'huile 
 

Il existe au milieu de ces pièces un autre accès aux galeries par un second puits  couvert par une dalle à roulette qui s'ouvrait facilement avec qq renvois de poulies. Ce puits est équipé d'un palan servant à remonter les sacs de sable extraits des tréfonds de la terre . 
Son petit fils Stephan se rappelle le plaisir qu'il prenait enfant quand son grand père lui faisait prendre "l'ascenseur" qui se résumait à un grand chaudron suspendu au palan ...
 

Je l'envie , vraiment un site merveilleux pour les enfants cet endroit ( mais pas sans danger ... là encore on vit plus à la même époque , où bouger le petit doigt est dangereux ! )

Son atelier enfin regorge de ferrailles récupérées tout au long de sa vie .
Y compris pendant la seconde guerre mondiale, ou il n'hésite pas à s'approvisionner des débris d'un avion abattu dans le secteur.
( un petit réservoir hydraulique coupé en deux a été recyclé en cloche à l'entrée de la propriété, ne cherchez pas, elle n'y est plus  )
 Tout ces objets entassés  lui ont permit de se fabriquer lui même ses propres machines outils ...

Et l'on voit la polyvalence de l'homme, en dehors du travail du zinc !
Dans un coin de l'ateiler un tour de potier ( il avait une mine d'argile à proximité)  , de l'autre une forge et son enclume faite à partir d'un morceau de rail coupé à la scie à métaux à la forme adéquate  , mais aussi un tour à bois relié à une deuxième éolienne .
 

Une éolienne qui sert également à faire tourner par un jeu savant de poulies une dynamo rechargeant diverses batteries, toujours pour un éclairage économique . 
Vraiment un sacré visionnaire notre Roger, écolo avant l'heure  !

A l'étage qq petites pièces dont une petite chambre pour la sieste , même si notre homme se plaisait bien dans ses galeries ( fraiches l'été et tièdes l'hiver )

Enfin dernière invention sur la terrasse , une coupole observatoire dans laquelle on s'installait sur un siège .
Devant ce dernier était disposé un volant qui via une crémaillère faisait pivoter le siège et la coupole.


Des constructions annexes où il fait un toit de verre d'ancienne vitres de voitures.

Sans oublier bien sur de décorer le tout avec force statuettes et ferronneries .
avant :

 
après :



Il réalise également un superbe cadran solaire.

Vers les années 70 , notre homme commence à délaisser son potager et se lance dans la réalisation de sculptures grandeur nature de personnages et d'animaux qui vont égayer le jardin pendant des années .

Réalisés sur une armature en fer à béton et grillage à poule,  recouverte de ciment et peinte de couleurs vives .
 
 
 

 qq années plus tard ...elles sont toujours présentes mais bien fatiguées...







Pour certaines de ses créations, il ajoute qq astuces pour les animer , torero et bohémienne sont ainsi installés sur des axes mobiles.
 
 






et un petit nègre frappait sur son tambour à l'aide d'une ficelle quand un visiteur se présentait .

 




mais le temps est passé ...


Notre extraordinaire petit homme s'est envolé vers le paradis des inventeurs artistes en 2003. 
Nul doute qu'il doit mettre son grain de sel là haut pour que ça tourne rond !

Depuis la propriété est à la merci de jeunes casseurs  en pleine poussée de testostérone qui se font des souvenirs en cassant toute l'oeuvre d'une vie .  Vols et arrachage de ferronnerie , statues et vitres brisés, porte défoncés , tag , jet de pots de peinture et d'immondice , incendie ...



Si l'endroit  vous intrigue vous aussi  , évitez bien évidemment d'y rentrer par effraction , vous n'aimeriez pas qu'on fasse cela chez vous ! 
Mais laissez plutôt un message sur le blog avec une adresse mail et à l'occasion Amélie ou Stephan se feront un plaisir de vous faire la visite guidée , c'est beaucoup plus intéressant !



Le devenir du lieu est compromis par une succession comme souvent difficile à dénouer .

Même si actuellement ni la mairie de Castries ni la DRAC  ne s’intéresse  à ce lieu atypique ...
Espérons qu'au final il sera préservé sous une forme ou une autre .

Roger son créateur le mérite bien !